Formation : Un mémoire qui imagine les transports en 2072

Antoine Coupé (troisième de gauche à droite) lors de la célébration des gagnants du meilleur mémoire de la supply chain  

Crédit photo DR
Le 6 décembre dernier, dans le cadre de sa 59e Université d'Automne, accueillie par l’Aftral, l’AETL (Association des Acteurs, Élèves et Étudiants des Transports et de la Logistique) a célébré les gagnants du concours des meilleurs mémoires de la supply chain. Antoine Coupé s’est vu décerner le prix du jury « Bernard Castex » et le prix spécial de la mobilité.

L’Officiel des transporteurs : Qu’avez-vous ressenti lors de la remise de ce double prix?

Antoine Coupé : Une immense fierté et de la joie. Ce mémoire constitue l’aboutissement de deux ans de travail et de trois années de reconversion. J’avais été averti en avance pour le prix du jury. Recevoir celui de la mobilité a en revanche constitué une agréable surprise. Si le premier est sponsorisé par LID Consulting, le second l’est par les éditions Celse (maison d’édition parisienne spécialisée dans les ouvrages sur le transport et la logistique — ndlr). Cerise sur le gâteau, on m’a proposé de le publier ! J’ai volontiers répondu favorablement.

L’OT: Dans quel domaine exerciez-vous précédemment et comment en êtes-vous arrivé à effectuer un master à l’E.S.T.?

A.C.: J’ai été pendant huit années policer national dans une brigade de mineurs. Puis j’ai voulu me reconvertir dans le domaine du transport et de la logistique. Après une licence, j’ai vécu deux années exceptionnelles à l’E.S.T. Pendant ma licence, j’étais en alternance chez Gefco. Je ne souhaitais alors pas continuer en master car je visais un emploi en CDI. Mon maître d’alternance m’a convaincu du bien-fondé de faire un master, ce que je n’ai pas regretté. L’E.S.T. dispose d’un formidable réseau, représente une garantie sur un C.V. Cette école m’a permis de monter en compétences dans des domaines aussi variés que la gestion, les ressources humaines, le management.

L’OT: Comment avez-vous procédé durant ces deux années?

A.C.: Lors de la première année, il m’a fallu choisir une problématique. Je me suis assez rapidement projeté en 2050. Ce choix a été déterminé par plusieurs facteurs, comme l’existence des Accords de Paris. Le mois de juin 2024 a été important. Mon directeur de mémoire m’a parlé de Jules Verne en me le présentant comme le maître de la prospective. Selon lui, j’avais tout intérêt à le lire. C’est ce que j’ai fait durant cet été-là. Je me suis notamment passionné pour Le Tour du monde en quatre-vingt jours. Puis est venue la seconde année, consacrée à la rédaction. J’ai ressenti à la fin un aboutissement d’ordre professionnel et personnel. Prenant le contre-pied de ce qui se fait habituellement dans le cadre de l'écriture d’un mémoire, à savoir interviewer des spécialistes, j’ai fait le choix d’écrire puis de soumettre à la critique le texte final. Pour cela j’ai réuni une dizaine de personnes (les critiques sont retranscrites à la fin du mémoire — ndlr).

L’OT: Quels enseignements pourraient être utiles à des transporteurs?

A.C.: De ne jamais cesser d’être curieux. De s’intéresser à des sujets transversaux tels que la géopolitique, l’éthique, l’intelligence artificielle. Tellement d’enjeux gravitent autour du TRM. Il est en outre toujours utile d’exposer les faits, froidement. Ce mémoire dresse en quelque sorte un catalogue d’innovations potentielles. À titre personnel, j’ai été sensible aux cerf-volant développé par Michelin pour tracter l’avant de bateaux. Mon coup de cœur irait plus généralement aux voiles produites en France. Enfin, j’ai été impressionné par le nombre d’innovations que Jules Verne a anticipées. Sa sagacité et sa curiosité ont été inspirantes. Je conseille à mon tour la lecture de son œuvre.

L’OT: Âgé de 32 ans, vous êtes aujourd’hui business development manager France de Hellmann. Dans quelle mesure ce mémoire peut-il vous être maintenant utile?

A.C.: Mes collègues ont été ravis de voir que l’on me décernait deux prix. Honnêtement, il va surtout alimenter des sujets de discussion avec des clients. Je me projette aussi dans son édition par le Celse. Le directeur du salon Top Transport m’a d’ores et déjà proposé d’en présenter et signer l’édition, à condition qu’elle soit prête, au mois de juin prochain, à Saint-Malo. Je suis très honoré de cette proposition.

Un mémoire prospectif et original

Intitulé « Le tour du monde en 2072: une dystopie inspirée de Jules Verne pour penser les transports de demain », le mémoire de fin d’études à l’E.S.T. écrit sous la direction de Christophe-Clair Bernard et Boris Jaglin est tourné vers la prospective. Sa première partie est un tour du monde en 80 jours à partir de chroniques de 2072. Le lectorat est ainsi plongé dans le futur. Le monde y est passé en revue. Au chapitre IV, le personnage Nestor est envoûté par un voilier de l’Adriatique. Au suivant, il se heurte à la réalité géopolitique de la mer de sang. La seconde partie propose une « dissection d’un récit prospectif en 2072 ». On passe de Paris ou de la France (chapitres I et II) à l’Asie (chapitre IV par exemple). On explore même l’espace au chapitre VII. L’ensemble est très documenté, l’auteur prenant un plaisir manifeste tant à expliciter ses connaissances qu’à s’adresser à son lectorat.

 

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